Ding dong, un message d'Arno.
Arno : si t là on tchate ?
Moi : oui je suis là
Arno : tu veux ke lon se voit ce soir ? je peux finalement. g un repas de noël mais plus tard. je suis chez moi dans 20mn. viens.
Moi : oki j'arrive a tout à leure biz
C'est la première fois qu'Arno me propose de passer chez lui. Nous ne nous sommes vus que dans des endroits publics ou chez moi, mais cette fois-ci, ce sera chez lui. Je suis aux anges. En ce soir de décembre, les rues sont bondées. Je n'avance pas, même en Smart !
J'enrage comme jamais, coinçé dans la voiture. A en pleurer. L'heure tourne, pas les roues... J'aurais dû y aller en métro. J'hésite même à lâcher la voiture n'importe où pour rejoindre Arno au plus vite. Je sais que nous n'avons pas beaucoup de temps ensemble, et je le gâche dans les embouteillages... Son téléphone ne répond pas. Il doit m'attendre, s'étonner de mon silence.
Quand enfin j'arrive chez lui, plus d'une heure après, je tente un nouvel appel. Toujours pas de réponse. J'attend 2 minutes devant chez lui, impuissant, et il apparaît au bout de la rue. Il s'excuse de son retard. Il a été retenu... lol De fait nous arrivons donc ensemble mais j'ai du mal à me remettre de ce stress.
Je suis Arno dans l'escalier. Il me demande de rester dehors le temps de ranger un minimum sa chambre. Quand il me laisse rentrer, je découvre son univers. Plus qu'une chambre, c'est un mini studio avec mezzanine. Il me dit en riant que lui il serait rentré quand même, sans attendre que je lui en donne l'autorisation... Suis-je trop bien élevé ? ;-)
Nous discutons de tout et de rien, il me propose un café avant de s'apercevoir qu'il n'en a plus, ce sera donc un thé. L'eau chauffe. Arno me demande si ça me gêne qu'il se lave les cheveux en attendant. Oh que non Arno ça ne me gène pas, bien sur !!! Torse nu, Arno se dirige vers sa petite salle de bains, hésite à prendre une douche, et finalement préfère se laver les cheveux au dessus du lavabo. Je lui caresse le dos, timidement. Il ne réagit pas, me laisse simplement faire. Je ne perçois pas de signe de sa part qui m'invite à aller plus loin non plus. Il me plait vraiment, mais j'ai trop de respect pour lui pour tenter d'aller plus loin. Pour parler cru, je ne "bande" pas. Je suis simplement heureux de le voir devant moi.
L'heure tourne, il me fait chosir ce qu'il mettra pour cette soirée qui l'attend. Tout lui va, j'adore son look un peu destroy, son petit percing au nombril, son jeans troué juste là où il faut.
Quand vient l'heure de se séparer, je lui propose de l'accompagner là où il doit aller. Au moins n'aurai-je pas pris la voiture pour rien ! Le morceau qui est engagé dans le lecteur CD lui évoque d'excellents souvenirs de l'été précédent, qu'il me raconte. Ma main s'attarde de temps en temps sur son genou. Là encore, il ne réagit pas.
Arrivés a destination, nous nous regardons au plus profond des yeux. Un petit blanc dans notre conversation, et nos bouches se rapprochent. Je sens son souffle sur mes lèvres. Nous fondons l'un dans l'autre. Arno a le goût du bonheur, une sensualité et une force incroyables. Je caresse sa nuque, il prend la mienne. Ses cheveux encore un peu humides glissent entre mes doigts. Je voudrais que cet instant ne cesse jamais.
Mais il est déjà temps de le quitter. Arno part en courant dans la rue. Je le regarde, il se retourne vers moi, me tend le bras.
Wao. Je suis complètement stoned. Ailleurs. Et je repars vers la maison, la musique que nous écoutions tout à l'heure tourne en boucle, à fond, dans la voiture. Ce soir là encore, je ne dormirai que très peu...
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